Les souliers d’or

Jillie aime jouer du piano. Cet été là, elle délaisse Mozart et Chopin pour jouer avec ses jeunes voisins Noirs qui n’ont pas de piano, des musiques que son professeur ne lui apprend pas : des spirituals que chante Johnny et qui parlent de noces et de souliers d’or, mais aussi du jazz et du blues, du boogie et du ragtime, des musiques qui donnent envie de bouger, de danser, caresser, embrasser… « des musiques qui parlent du Sud » et qui « ressemblent à des cris, ou des étreintes ». Elle goûte le bonheur d’être près de Johnny, de l’écouter jouer, de chanter avec lui… Un superbe été… Puis l’année scolaire reprend. Mme Dermott meurt. Il y a une fête chez eux, pour tout le quartier, et un très et trop bref moment de solitude avec Johnny. Puis la terrible nouvelle du déménagement, à la fin juin. Le piano est donné aux Dermott, pour que la musique reste dans leur maison, là-haut sur la colline. Pour quelques temps seulement, hélas…