Les racines ethniques du blues
Itinéraires chronologiquesSi le blues est certainement né parmi les communautés rurales noires à l’extrême fin du XIXème siècle dans le Sud des Etats Unis, on ne peut le comprendre sans replacer ce genre musical au sein de l’histoire du peuplement de l’Amérique du Nord.
Continent peuplé fort tard, l’Amérique du Nord a d’abord vu arriver d’Extrême Orient des populations nomades qui, par groupes successifs entre il y a 30.000 et 5000 ans, ont humanisé ce continent vierge. Le rôle des Cherokees et des Choctaws, agriculteurs et sédentaires, en particulier, a été très important dans l’élaboration d’une civilisation de la Basse Vallée du Mississippi, leurs traditions musicales originales et très répandues venant elles-mêmes d’Asie.
A partir du XVIème siècle, les Européens ont à leur tour exploré cette région, signé des traités, tracé des routes, édifié des forts et colonisé peu à peu. Les Espagnols d’abord qui amènent la guitare; les Français, qui ont le monopole de la navigation sur les fleuves et qui apportent chansons, thèmes et pas de danses… Irlandais et Ecossais, “immigrés” de force par les Anglais pour travailler dans des conditions très dures dans les plantations et dont les musiques celtiques marquent fortement ces régions.
Enfin, les esclaves Noirs venus de toute l’Afrique et en masse à partir de la fin du XVII ème siècle, vont amener de façon déterminante leurs multiples rythmes, traditions chantées voire mélodies.
Toutes ces populations se retrouvent dans un lieu clos: la plantation. Là, durant de longues décennies, s’élabore une musique folklorique sudiste commune qui est la base de presque toutes les musiques américaines dont bien sûr le blues.
Au XIXème siècle et après l’indépendance des Etats Unis, d’autres groupes humains peuplent de façon importante ces régions et apportent à leur tour leurs traditions musicales et chantées qui s’insérent dans cet ensemble: Italiens, Juifs d’Europe Centrale, Polonais, Allemands… Enfin, l’annexion des îles Hawaï par les Etats Unis en 1898 engendre des tournées de musiciens hawaïens jusque dans les campagnes les plus reculées, ce qui généralisera l’usage de la guitare hawaïenne autant dans la Country Music (steel guitar) que dans le blues (bottleneck)
Texte : Gérard Herzhaft / Blues sur Seine / Conseil Général des Yvelines.
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