Les espions du Mississippi sur Arte
DossiersComment, dans les années 1950 et 1960, l’État du Mississippi, main dans la main avec le Ku Klux Klan, mit tout en oeuvre pour empêcher l’abolition de la ségrégation ?
Dans les années 1950, le Mississippi est l’État qui compte le plus de Noirs et où l’opposition à l’intégration est la plus forte.
En 1956, la Cour suprême décrète la ségrégation dans les écoles contraire à la Constitution et les élus de l’État décident de contrer le gouvernement fédéral en instaurant la Mississippi State Sovereignty Commission – Commission pour la souveraineté – Il s’agit en fait d’une agence d’espionnage chargée de surveiller les militants des droits civiques, avec l’aval de la majorité des politiques, des notables et des fonctionnaires locaux et en étroite collaboration avec le Ku Klux Klan, redevenu alors très actif.
Toutes les méthodes sont bonnes pour attiser la haine entre les communautés : meurtres, dénonciations fallacieuses, enlèvements, incendies, mais aussi infiltration de certains groupes pour briser l’unité des noirs.
Durant l’été 1964, des militants des droits civiques se mobilisent pour pousser les noirs du Sud à s’inscrire sur les listes électorales. Deux jeunes blancs new-yorkais et un Noir du Mississippi sont tués après avoir été en contact avec la police, des faits qui inspireront à Alan Parker son film Mississippi burning.
En 1965, le vote de la loi fédérale sur les droits civiques signe enfin la disparition de la funeste commission. Mais il faudra attendre le milieu des années 1990 pour que des enquêtes judiciaires aient lieu.